Vous aviez aussi une manie : de votre belle et lisible écriture, vous incorporiez des notes personnelles dans nombre d'ouvrages, les corrigeant, les complétant. Certaines de vos fiches comportent même une référence, bien que l'époque où vous viviez n'en fin pas une obligation. Vous saviez, et vous saviez beaucoup, et de grand coeur, vous donniez. Tradition orale, en quelque sorte, colligée par vos soins pour servir à d'autres. Les papiers qui nous restent sont religieusement laissés dans les livres où votre main les avait glissés, et nous font regretter que vous n'en ayez pas écrit beaucoup d'autres !
., p. 46) par le supérieur du grand séminaire... Exemple parmi tant d'autres d'un certain laxisme qui succéda à votre présidence, visà-vis de la bibliothèque. Elle n'avait même plus de responsable. Les comptes du trésorier signalaient bien parfois quelques sommes consacrées à l'
, mais ce n'était que portion très congrue. Qu'importe, vous aviez donné à la Société et à sa bibliothèque une telle énergie cinétique que les "dons des auteurs" continuaient à affluer.
Depuis 1966, le poste de bibliothécaire est pourvu régulièrement. Ce qui nous valut un sérieux rangement de la photothèque par Renée Desbarats, Mme Ponceau et Marthe Marsac (
B.S.H.A.P., 1970, p. 82 note).
Depuis 1981 Mme Rousset, avec la gentillesse et la compétence que nous lui reconnaissons tous, assume fidèlement sa tâche, déchargeant les bibliothécaires actuels du travail des salles de revues, des journaux, des statuts.
Nous entrons dans l'histoire contemporaine, et il est décent de laisser aux années futures le soin d'établir leur verdict.
Qu'il nous soit permis cependant de faire un bilan succinct. Tout au long de cet article, nous avons remarqué cette maladie congénitale de l'exiguïté des locaux, dont notre Société semble atteinte. Sa dernière manifestation porte sur la salle des réunions. Mais nous avons l'habitude de ses assauts. Déjà, la bibliothèque a colonisé quelques pièces du second étage et du sous-sol. Depuis peu, la salle Bélingard a été annexée, ce qui va permettre de parer d'abord au plus pressé, puis de continuer la réorganisation intégrale des locaux, descendant ou montant telle ou telle série, actuellement pas ou peu utilisée. Il était impossible, il y quelques mois encore, d'insérer le moindre tiré à part entre deux livres de certaines étagères. Au passage, nous voulons tranquilliser ceux qui, ayant l'habitude de voir les rayons entièrement garnis, pourraient éprouver une certaine angoisse devant des espaces provisoirement vides. Qu'ils ne s'inquiètent pas, pas un livre, pas une plaquette ayant franchi la deuxième porte de la bibliothèque n'en est sorti sans être au préalable dûment enregistré.
Autorisé par le conseil d'administration, aidé par le trésorier, ce travail de réorganisation, de création d'étagères, de transport de livres d'un point à un autre (le second, c'est haut !), est une besogne de frère convers, peu glorieuse, mais indispensable. Elle requiert hélas beaucoup de temps, qui serait mieux employé à la confection du fichier préparatoire à l'étape (le l'informatisation. Elle viendra en son temps. Ne nous pressons pas trop.
Numquam ultimus, numquam primus, dit le vieil adage. L'élaboration du fichier sera longue, très longue, et son entretien continuel. Nous ne saurions assez remercier le Dr Duverger, M. Miquel, Mmes Robin et Mouillac, et actuellement M. Soubeyran, d'y avoir contribué.
Certes, depuis quelques années, schismes ou créations spontanées ne laissent plus à la S.H.A.P. le monopole qui était le sien. Un peu partout dans le département comme ailleurs, des associations dont les sigles contiennent toutes les lettres de l'alphabet, catalysent, et fort bien, le besoin de connaître de nos compatriotes, par des conférences et des sorties.
Des revues nouvelles paraissent, certaines de très haut niveau (et c'est normal. puisqu'y sont insérés bien des articles provenant de nos membres !). Des périodiques même nous livrent des pages mi vulgarisation mi documentation, qui atteignent un large public.
Tout cela n'a rien de surprenant, ni d'attristant. Le nombre croissant de nos adhérents correspond à ce même besoin collectif d'enrichissement intellectuel.
Notre Société a pour elle sa vitalité actuelle, l'héritage des noms prestigieux qui ont signé son Bulletin ou animé ses séances depuis plus de 120 ans. et la stabilité de sa bibliothèque, puissance unique et encore méconnue.
Différente et complémentaire des Archives départementales, elle se doit de s'enrichir sans cesse, prenant en compte les tendances actuelles, et s'efforçant humblement de prévoir celles de demain.
Pour cela, elle réclame l'appui chaleureux du conseil d'administration, c'est-à-dire de nous tous. et une cohésion parfaite entre ceux à qui elle est confiée. Ce qui est le cas actuellement.
Tâche immense, nécessitant du temps, et de l'argent. Une partie de nos cotisations est destinée à préserver et alimenter notre capital. Il est important que notre bibliothèque demeure considérée comme un des rouages vitaux de notre avenir.
Un jeune étudiant nous disait il y a peu " la bibliothèque a de beaux jours devant elle". Qu'il nous permette de rectifier sa phrase : notre société, avec ses réunions, son bulletin et sa bibliothèque a de très belles et longues années devant elle.