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Le congrès "Les écrivains en Aquitaine" : une réussite
Les 10 et 11 septembre 2016, la Société historique et archéologique du Périgord organisait le soixante-neuvième congrès annuel de la Fédération historique du Sud-Ouest, regroupant un grand nombre de sociétés savantes de la région.
« Les écrivains en Aquitaine », tel était le thème choisi, éminemment porteur pour ce Périgord, riche en écrivains et personnalités célèbres s’il en est. Toutes les conditions du succès de ces deux journées ont été réunies : une météo particulièrement favorable, une organisation millimétrée, une convivialité de bon aloi et surtout un éventail de sujets passionnants sur lesquels nous allons revenir, présentés par des auteurs de provenances diverses.
Le ton était donné dès l’ouverture du congrès par les représentants de l’État et du département, M. le maire de Périgueux, le président de la Fédération historique du Sud-Ouest Michel Figeac, le président de la Société historique et archéologique du Périgord Gérard Fayolle et l’allocution du professeur émérite de l’université de Bordeaux Jean du Bois de Gaudusson.
Parmi les nombreuses candidatures à communication proposées, cinquante ont été retenues par les organisateurs de ce congrès. C’est au théâtre de l’Odyssée que ces prestations d’une durée de vingt minutes ont été présentées simultanément dans trois ateliers. Les intervenants ont soigneusement respecté les consignes, si bien que tout s’est parfaitement déroulé dans la sérénité et dans un climat de confiance. Chacune des conférences a été suivie par un public attentif allant de vingt à plus de cinquante personnes suivant l’intérêt porté à tel ou tel sujet. Au-delà de cette présentation de nourritures intellectuelles, intervenants et participants ont eu la possibilité de poursuivre les échanges sur place autour du buffet du samedi midi, dans les magnifiques salons Empire de la préfecture le samedi soir où un excellent repas fut servi, et enfin dans les jardins de notre société le dimanche midi. Au cours de la réception du samedi soir, en présence de Madame la préfète, notre collègue et amie Jeanine Rousset a été élevée au grade de commandeur des Palmes académiques par Jean Du Bois de Gaudusson. Mais on peut dire que le buffet du dimanche midi à la SHAP a fini de bien personnaliser ces deux journées et permis à tous ceux qui ne connaîtraient pas encore notre société de découvrir ce patrimoine historique et la richesse de ses collections et de sa bibliothèque.
Nous ne pouvons bien sûr revenir sur les cinquante communications présentées. Elles feront l’objet de la deuxième livraison 2017 du Bulletin de la Société historique et chacun aura ainsi le loisir et la possibilité de revenir sur des sujets qu’il aurait bien voulu écouter, la concomitance de trois ateliers obligeant à des choix quelquefois délicats. Cependant quelques communications ont retenu un peu plus particulièrement l’attention, sans pour autant minimiser les autres interventions. Guy Mandon a passionné son auditoire en présentant le prêtre résistant Georges Rocal, ses combats dans la Résistance, l’écrivain qui évoque l’âme des paysans du Périgord ainsi que le démocrate engagé sur le plan social. Gérard Fayolle a campé avec force la personnalité pleine d’ambiguïtés de François Augiéras, autre figure périgourdine. Annie Herguido nous a brossé le portrait d’un de ces instituteurs de la Troisième République : Léonce Bourliaguet. Concetta Cavallini, de l’université de Bari en Italie, nous a promenés dans la Gascogne et ses paysages, « forte de son peuple en ses châteaux » avec Pierre de Brach et son compagnon Salluste du Bartas. Sonoko Sato, jeune doctorante japonaise à l’université de Bordeaux, a étonné son auditoire par sa profonde connaissance en linguistique à travers « La poétique de la suture » dans l’œuvre de Jules Supervielle. Ces deux dernières interventions ont illustré l’attrait que peut représenter notre Aquitaine pour des auteurs et chercheurs étrangers. N’oublions pas d’autres intervenants qui nous ont fait découvrir des Périgordins plus ou moins tombés dans l’oubli tels Jean Louis Dubut de Laforêt né à Saint-Pardoux-La-Rivière, farouchement républicain et romancier infatigable. D’autre auteurs ou poètes, tels Jules Claretie ou encore Marc Amanieux que nous avions pu connaître dans notre enfance à l’école primaire, aujourd’hui oubliés, ont été heureusement remis en mémoire. Des hommes politiques, des philosophes ont aussi été évoqués, tel que Élie Decazes, ministre de l’Intérieur puis président du Conseil sous le règne de Louis XVIII, proposé dans son brillant parcours sous les traits de Rastignac par Alain Boituzat, Maine de Biran par Louis-Étienne Audrerie.
Le dimanche après-midi Martine Balout, responsable du service Ville d’Art et d’Histoire, nous a conduits sur les pas des écrivains à Périgueux. Qu’ils y soient nés, y aient vécu ou simplement passé, comme Victor Hugo ou George Sand, nous avons pu, de la « cour des aydes » où a officié Montaigne en passant près de la maison de Léon Bloy, accompagner ces grandes figures.
Enfin, nous ne pouvons terminer le bref compte rendu de ces remarquables journées sans remercier tous les membres du conseil d’administration de la SHAP qui, chacun à son niveau et selon ses compétences, a contribué à la réussite de ce congrès, en particulier les deux chevilles ouvrières Dominque Audrerie notre vice-président et notre efficace collaboratrice Sophie Bridoux-Pradeau. Cela a demandé à tous beaucoup de travail de disponibilité, mais ce fut du bel ouvrage. Remercions enfin la Fédération historique du Sud-Ouest avec son président Michel Figeac et son secrétaire général Laurent Coste d’avoir délégué à la Société historique et archéologique du Périgord l’organisation de ce congrès.
M. Cestac
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