Cette ferme a été créée sous l’impulsion de la société d’agriculture et des « agromanes » périgordins, ces notables et bourgeois épris d’agriculture, en particulier le marquis de Fayolle et le général Bugeaud. En effet, dans cette première moitié du XIXe siècle, sous l’impulsion des physiocrates, il est admis que la création de richesses vient de la terre. Il convient donc de sortir l’agriculture périgourdine de méthodes routinières et de favoriser les progrès agricoles. L’école y contribuera, à côté des comices, en formant non pas directement des agriculteurs, mais du personnel d’encadrement pour les grands domaines périgourdins.
La ferme-école2 est composée d’un Institut de formation et de la ferme annexée. L’école ne comptera jamais plus de 14 élèves par promotion pour des études qui durent 3 ans. Les élèves sont admis sans rétribution, ils y reçoivent l’instruction, la nourriture, l’entretien et tous les soins de la famille. Ceci s’explique dans la mesure où la quasi-totalité du travail sur la ferme est assurée par les élèves avec un emploi du temps qui ferait frémir nombre de nos élèves d’aujourd’hui : lever 6 heures du matin et cours, travaux pratiques sur la ferme jusqu’à 19 heures. L’ensemble est dirigé par A. de Lentilhac secondé par 4 professeurs.
A côté de l’enseignement, le domaine est un véritable lieu de démonstrations et d’expérimentations en tous genres, cultures, matériels…
Sallegourde est exploité par le directeur A. de Lentilhac, fermier du propriétaire Jean Baptiste Dumas de Lavareille, auquel il loue le domaine. Celui-ci a une superficie de 500 ha (la forêt de Chancelade 200 ha ; 30 ha de vignes ; 70 ha de prairies ; 200 ha de terres labourables).
On trouve sur le domaine une plantation de muriers avec une magnanerie. En effet, l’élevage du ver à soie est fortement encouragé, après son introduction en Périgord par Mademoiselle Bertin, de Bourdeilles, sœur du ministre des Finances de Louis XV. Un moulin, une féculerie, des expérimentations sur les assolements témoignent de la volonté de développer l’agriculture départementale à partir de ce domaine.