Au lendemain de la Révolution le château devient le lieu des mises en scène de la notabilité. Elles reposent sur deux types de fondations. Les unes s’inscrivent dans la continuité des fonctions liées à la présence du château, à son entretien et aux transformations qui, à travers les époques, correspondent aux variations des goûts et de la mode. Les autres, au contraire, représentent des changements, parfois des ruptures qui se lisent dans l’environnement des châteaux. Désormais ceux-ci sont de plus en plus souvent séparés des villages et de leurs habitants par la constitution de parcs de styles variés, par l’enfermement à l’intérieur de grilles aux portes monumentales et par l’amplification des séjours saisonniers de leurs hôtes (cérémonies familiales, vacances, …). Parmi ces changements figure l’attrait pour des innovations qui portent la marque des nouveaux châtelains. Ces éléments de continuité et ces nouveautés conditionnent de nouvelles représentations bien illustrées par l’œuvre d’Eugène Le Roy aussi bien dans la description du cadre de ses romans que dans ses personnages avec pour héros emblématique Jacquou le Croquant. Avec les XXe et XXIe siècles s’amorcent pour les châteaux, des destins originaux : ainsi dès le début du XXe siècle, l’installation de colonies de vacances, d’établissements de soins (sanatoriums, préventoriums) en attendant, avec l’essor spectaculaire du tourisme, leur transformation en hôtels de luxe ou en appartements résidentiels.
Anne-Marie Cocula et Michel Combet
Ce sujet fut évoqué par AMC et MC lors d'un dîner-conférence le 18 mars 2022