Vous n’êtes pas connecté. Certains éléments peuvent ne pas s’afficher correctement.

Saint-Geniès et ses toits de lauzes

Saint-Geniès et ses toits de lauzes

Mémoire vivante

de la Société Historique et Archéologique du Périgord

Numéro 32 - janvier 2023

Saint-Geniès et ses toits de lauzes

    Saint-Geniès, village situé entre Montignac et Sarlat, possède un patrimoine important formant un site exceptionnel.
    En effet, son château, du XVIe siècle, bâti sur les bases d'un édifice du XIIe, son église Notre-Dame de l'Assomption du XIIe, avec des chapelles du XIIIe et XVe siècle, et ses nombreuses maisons ont la particularité de posséder un toit recouvert de lauzes.‍

Vue générale

    Selon les régions, la lauze peut se nommer lauze, lave ou platin. Il en existe deux sortes : la lauze de schiste et la lauze calcaire. En Dordogne, les toits de lauzes sont caractéristiques du sud du département. On les retrouve en grande majorité dans le Périgord Noir. Le sol de la région est constitué d'un calcaire cristallin très dense, se trouvant à la surface des bancs de cette roche et favorisant sa transformation en lauzes. Les techniques sont ancestrales et continuent à se perpétuer grâce à l'art de quelques lauziers. Les toitures en lauze sont très résistantes et ne craignent pas la foudre, elles résistent aux vents et aux intempéries. Cent ans est la durée de leurs vies, principale qualité de la lauze.
    La couverture en lauzes est un travail long et complexe exigeant une grande connaissance de cette pierre. Elle est taillée avec un marteau comme il y a 200 ans. ‍

    Le poids d'une couverture est évalué entre 500 et 800 kg au m2. Les murs sont obligatoirement très épais pour soutenir une telle masse et la pente du toit doit être assez forte, de 45° à 60°. Autrefois, les charpentes étaient faites en châtaignier mais de nos jours elles sont en chêne.

    Malheureusement, cette technique de couverture est aujourd’hui en voie de disparition car les lauzes sont lourdes et coûteuses. Elles sont de plus en plus remplacées par des ardoises industrielles. De plus, les carrières de Dordogne ont disparu, générant ainsi des problèmes d’approvisionnement. Thierry Chapoulie, un des derniers artisans continue à perpétuer l’art des lauziers. Il est la troisième génération à exercer le métier de lauzier. Pour ses chantiers, il est obligé de récupérer les lauzes anciennes sur des maisons en mauvais état. Ainsi il est nécessaire de détruire deux ou trois toits pour en reconstruire un entraînant une destruction du patrimoine existant. Thierry Chapoulie a beaucoup travaillé à Saint-André d’Allas, Saint-Geniès,  Archignac, le château de Fénelon ou la maison de la Sirène à Collonges la Rouge en Corrèze.  
     Les maîtres-couvreurs sont des spécialistes de la lauze, de véritables « artistes ».
    

Huguette Bonnefond



Charpente

Bibliographie :

  • Pierre Denoix, Petite et grande histoire de Saint-Geniès en Périgord Noir, PLB Editeur, 1987
  • Jacqueline Géroudou, Saint-Geniès le pays de la lauze entre Beune et Chironde, Edition du Ver Luisant‍
  • Fiche Inventaire du Patrimoine culturel immatériel de France « Lauzerie » - SEMA - 2007

Société Historique et Archéologique du Périgord - 18 rue du Plantier 24000 Périgueux
  https://shap.fr   shap24@yahoo.fr     05 53 06 95 88   
Directeur de publication : Dominique Audrerie - Secrétariat : Sophie Bridoux-Pradeau
Responsable : Marie-France Bunel - Maquette : Pierre Besse