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Le château de La Rochebeaucourt

Le château de La Rochebeaucourt

Mémoire vivante

de la Société Historique et Archéologique du Périgord

Numéro 35 - avril 2023

Le château de la Rochebeaucourt

      Situé en limite de la Dordogne et de la Charente, mais à l'intérieur de l'ancien diocèse de Périgueux, le château de La Rochebeaucourt a été détruit au cours de la Seconde Guerre Mondiale. En effet, en 1939, le château fut transformé en hôpital. Mais en juillet 1940, une garnison allemande s'y installa et le 5 février 1941, un incendie détruisit entièrement la demeure. Ses restes sont alors livrés à la pioche des démolisseurs.
     Percée de baies généreuses, le château avait fière allure. Les guerres, les restaurations successives et surtout les adaptations au goût du jour n'avaient presque rien laissé des premières constructions. Tel qu'elle apparaît sur des cartes postales anciennes, cette demeure, de vastes dimensions, avait adopté en cette fin du XIXe siècle un style néo-renaissance, qui n'était pas sans élégance.

     Les grands corps de bâtiment soudés à angle droit étaient flanqués de grosses tours répondant à des noms évocateurs : tour Coralie, tour aux Belles, tour des Rats, tour Malakoff.

     Sur la cour d'honneur donnait l'aile « Louis XII » , qui s'ouvrait sous une galerie à cinq arcades surmontée d'une terrasse. Au centre, une tour engagée abritait l'entrée.
     Le décor très riche comprenait des pilastres, de grandes lucarnes sculptées, des bandeaux finement ornés, courant le long des façades. Des balcons entouraient les tours rondes des angles. Les hautes toitures, fortement dressées, étaient couvertes d'ardoises.
    Franchissant l'ancienne route royale d'Angoulême, la « galerie aux assiettes » donnait accès à la grande terrasse aménagée sur l'emplacement de la première place forte. Des parterres fleuris et des boqueteaux formaient un ensemble harmonieux, qui s'étendait jusqu'à la Lizonne.
     En arrière du château, le parc, que l'on pouvait admirer depuis la terrasse de la salle à manger, possédait des arbres centenaires d'essences variées. Des allées serpentaient à travers des massifs de verdure. Des cygnes majestueux glissaient sur des plans d'eau. Un canal, lui aussi bordé d'arbres élancés, aboutissait au château.

    De vastes orangeries, encore visibles et remises en valeur ces dernières années, recevaient les plantes les plus fragiles durant la saison hivernale.
      A l'intérieur, les pièces étaient richement décorées : boiseries, plafonds à caissons, peintures murales rivalisaient avec un mobilier choisi. La chapelle possédait un autel particulièrement orné bien dans le goût de l'époque.

     Si l'on en croit les archives, une première forteresse fut édifiée au Xe siècle par Elie de Villebois. Elle permettait de contrôler la voie qui conduisait de Périgueux à Saintes. Un deuxième château fut édifié deux siècles plus tard à proximité du premier alors ruiné.
     Au seuil de la guerre de Cent Ans, le fief est dans la famille de La Roche. François de La Rochebeaucourt, le premier à porter le nom du lieu, entreprend d'importants travaux afin d'agrandir son château.
    Charles IX et Catherine de Médicis auraient séjourné en ces lieux à l'occasion du voyage entrepris par le roi pour visiter son royaume. En 1578, la seigneurie passe par mariage dans la famille de Galard de Béarn.
    A partir de 1853, Hector de Galard réalise les transformations qui ont donné au château sa physionomie telle qu'elle apparaît encore sur de vieux documents. Mais à la fin du XIXe siècle, Gaston de Galard  est dans l'obligation de se séparer de sa demeure, qui est alors acquise par une princesse russe. Celle-ci la cède bientôt à Monsieur Claret.


   En 1941, le beau château de La Rochebeaucourt n'est plus qu'un souvenir.


Dominique Audrerie‍


Illustrations :  Collection particulière M.-F. Bunel (dessins en couleur) et photothèque SHAP

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