Vous n’êtes pas connecté. Certains éléments peuvent ne pas s’afficher correctement.

Le Tour de France cycliste en Périgord

Le Tour de France cycliste en Périgord

Mémoire vivante

de la Société Historique et Archéologique du Périgord

Numéro 39 - août 2023

Le tour de France cycliste en Périgord

       Il peut paraître surprenant que le Tour de France, créé en 1903, ait attendu sa 39e édition, en 1952, pour pénétrer en Dordogne, où plusieurs sociétés cyclistes fleurissaient et où le réseau routier se prêtait à la compétition cycliste. La raison en est simple : jusqu’à cette époque, le Tour, c’était le « tour des frontières de la France ». En 1952, les organisateurs décident d’explorer la France de l’intérieur : Puy de Dôme, mont Ventoux... Et, pour aller de Bordeaux (ville-étape traditionnelle) au Puy de Dôme, il faut traverser le Périgord ! C’est, d’ailleurs, un champion périgourdin, Jacques Vivier, qui mettra un point d’honneur à remporter cette 20e étape Bordeaux-Limoges.

        Depuis lors, le Tour de France aura traversé à vingt-six reprises le département, la dernière fois, le 8 juillet, à l’occasion de la 8e étape, Libourne-Limoges, remportée par le Danois Mads Pedersen.

Jacques Anquetil, vainqueur à Périgueux (1961)

       À huit reprises, des étapes du Tour de France sont parties de Dordogne (Bergerac, Montpon, Périgueux, Eymet), et, par cinq fois, des arrivées y ont été organisées :‍

 

  • en 1961, la 19e étape contre la montre Bergerac-Périgueux (74,5 km), courue sous un temps pluvieux, gagnée par Jacques Anquetil ;
  • en 1994, la 8e étape Poitiers-Trélissac (218 km), que remporte le Danois Bo Hamburger ;
  • le lendemain, la 9e étape contre la montre Périgueux-Bergerac (64 km), apanage de l’Espagnol Miguel Indurain ;
  • en 2014, la 20e étape contre la montre Bergerac-Périgueux (54 km), dont le vainqueur est l’Allemand Tony Martin ;
  • en 2017, la 20e étape Périgueux-Bergerac (178 km) dont le premier est l’Allemand Marcel Kittel.



      Tous ces passages ont reçu un accueil très chaleureux d’un public nombreux, massé aux bords des routes et aux arrivées. Notons 1994, où le Tour est passé durant trois jours, si l’on ajoute le départ de la 10e étape à Bergerac, en direction de Cahors. On notera l’intérêt stratégique de certaines étapes périgourdines dans le déroulé de la course. En 1961, Anquetil consolide son maillot jaune en remportant l’étape de belle manière ; en 1994, l’étape permettra à Indurain de revêtir le maillot jaune qu’il conservera jusqu’à Paris. En 2014, les coureurs seront transférés de Périgueux en région parisienne, pour la dernière étape jusqu’aux Champs-Élysées. En 2017, le sprinter Kittel remportera, à Bergerac, la quatrième des cinq étapes gagnées cette année-là sur le Tour ; la cinquième aura été le lendemain, à Pau, étape partant d’Eymet.

 

Valentin Huot

   Plus d’une vingtaine de coureurs périgourdins ont participé, depuis l’origine, au Tour de France.

 

Les trois les plus titrés auront été :

 

Valentin Huot (1929-2017), premier aux cols du Soulor, Aubisque, Izoard et Montgenèvre, 3e du Grand prix de la montagne en 1959 ;

 

Jacques Vivier (1930-2021), vainqueur des étapes de Limoges (1952) et de Vannes (1954) ;

 

Pierre-Raymond Villemiane (1951-), victorieux à Auch (1977), au Ballon d’Alsace (1979) et à Bordeaux (1982).

 

      On n’aurait garde d’oublier Christian Jourdan et Frédéric Brun, qui ont bouclé chacun plusieurs Tours, au service de leurs chefs de file.

Jacques Vivier
Pierre-Raymond Villemiane

     Notons aussi les coureurs venus d’ailleurs, ayant vécu plusieurs années en Dordogne : le Nantais Lucien Mazan (1882-1917), dit « Petit Breton », qui, après ses deux victoires dans le Tour de France (1907-1908), avait ouvert un commerce de cycles à Périgueux ; le Parisien Michel Rousseau (1936-2016), champion du monde et olympique de vitesse, qui résida, dans les années 2000, à Annesse-et-Beaulieu ; le Dionysien Pascal Chanteur (1968), qui tint un commerce à Bergerac, ville dont il fut adjoint au maire chargé des sports, de 2009 à 2014.

Didier Béoutis


Lu‍cien Mazan, alias Petit-Breton, a été évoqué plusieurs fois dans le Bulletin de la SHAP sous la plume de B. et G. Delluc :

  • 2003, pages 365-372 et 513-514 (Petit-Breton, un champion cycliste à Périgueux)
  • 2009, page 157 (Petit Breton, cycliste, puis garagiste à Périgueux)
  • 2013, page 150 (Le général Clergerie, le cycliste Petit-Breton et le mythe des taxis de la Marne)

 

Sélection bibliographique :
 
Concernant l’histoire générale du tour en Périgord, sa dimension sociologique, économique, culturelle et esthétique, on peut se reporter aux publications de Jean-Michel Linfort dont :
- La Légende du Tour en Périgord, préfaces de J.M Leblanc et C. Prudhomme, directeurs du Tour de France, éditions IFIE-Périgord, 2014
- « De la Belle Époque  aux Trente Glorieuses :1908,1954,1961 ou les origines de la construction légendaire du Tour de France en Périgord » (BSHAP Tome CXLI, année 2014 4ème livraison)
- « L’histoire du tour de France en Dordogne : quels rapports au patrimoine périgordin ? », revue des Archives départementales de la Dordogne, décembre 2013, n° 24
 

Société Historique et Archéologique du Périgord - 18 rue du Plantier 24000 Périgueux
  https://shap.fr   shap24@yahoo.fr     05 53 06 95 88   
Directeur de publication : Dominique Audrerie - Secrétariat : Sophie Bridoux-Pradeau
Responsable : Marie-France Bunel - Maquette : Pierre Besse