Des questionnements sur les congressistes présents et présentes
Un appel est lancé aux Préhistoriens de la Dordogne afin de les inviter à venir compléter les rangs du Congrès. Il est notable au travers de la lecture des comptes-rendus des bulletins de la SPdF, qu’elle a maille à partir avec eux. Nous ne connaissons pas plus de détails sur les personnalités opposées à la venue des savants parisiens. Néanmoins, pour qu’une telle tension soit divulguée, nous pensons qu’il s’agit d’une opposition forte et sollicitée.
La liste des participants nous indique que des sociétaires de la SHAP participent activement aux manifestations. Fait marquant -puisqu'elles sont les grandes absentes du XIXe siècle- les femmes sont présentes en grand nombre. Elles assistent aux séances et aux excursions. L’homme fossile peut être une femme, comme le préhistorien peut être une préhistorienne.
« Une trentaine de dames, femmes ou filles de nos collègues, qui s'étaient fait inscrire comme membres adhérents […] Après leur avoir respectueusement souhaité la bienvenue, les avoir remerciées du charme de leur présence appelée à rendre plus attrayantes encore les excursions projetées, le Président a retracé en quelques pages, […] tandis que des gerbes de fleurs, cravatées aux couleurs nationales et surmontées de l'écusson de la ville de Périgueux, étaient gracieusement offertes aux dames, à leur entrée. »
Bulletin de la SPdF, t. II, 1905, p. 305.
Le Périgord, avec le déroulement du premier Congrès préhistorique de France en son territoire, acquiert ses lettres de noblesse préhistorique. Cette reconnaissance de la sphère scientifique met en souligne la portée du département dans l’avènement, la pérennisation et les avancées de la jeune discipline. Le compte-rendu de la session à Périgueux détaille toutes les péripéties du voyage, les acclamations du travail périgourdin et les interrogations nouvelles autour de l’art pariétal.
Charlotte LEROY