La création de notre Société correspondait à un besoin latent - on enregistre d'ailleurs à la même époque une véritable génération spontanée de sociétés savantes. La nôtre est adulte dès la première année. En 1877, à 3 ans, elle compte déjà 351 membres, 24 correspondants et 15 sociétés correspondantes. Son rayonnement géographique est intéressant : 84 adhérents, pratiquement un quart, habitent Périgueux. 233 le département, 34 sont hors département (chiffres et pourcentages à confronter au dernier recensement de 1991).
Les statuts de la Société historique et archéologique du Périgord du 1er mars 1874 (non assortis d'un règlement intérieur) resteront en vigueur jusqu'au 14 juin 1950, avec toutefois l'adjonction en 1907 d'un modique règlement intérieur créant le comité des publications. Il faudra attendre le 21 juin 1950 pour que notre bibliothèque trouve enfin une identité légale.
Comme un enfant, notre bibliothèque va grandir rapidement, à l'ombre de ses parents, sautillant d'une pièce à l'autre, d'une maison à l'autre, commençant à encombrer de ses joujoux l'endroit qui était imparti à notre Société, au sein du musée du Périgord (statuts de 1874), puis en 1888, le logement de Mlle Elise de Froidefond (B.S.H.A.P., 1890, p. 56), rue de la Nation, précise le trésorier en 1913 (B.S.H.A.P., p. 51). Il était temps de la mettre en pension et de créer pour elle le cadre rigide des étagères, en 1912 (B.S.H.A.P., p. 356). On lui offre tout de même un château - et pas n'importe
lequel - le château Barrière, aux murs ornés de portraits d'ancêtres. Elle y laisse son blason sur la cheminée. La main de fer dans un gant de velours, du chanoine Roux, va parfaire son éducation. Dotée par un professeur de la faculté de médecine de Lyon, elle est enfin prête à s'installer en 1937 dans ses luxueux appartements. Nous la connaissons envahissante dès sa naissance, elle n'a pas changé ! Elle est vorace aussi, réclamant un apport continu (c'est le secret de la jeunesse, dit-elle). Elle est jalouse, surveillant (le très près le moindre de ses biens. Ses serviteurs la savent aussi un tantinet tyrannique...
Nous savons les liens fraternels qui unissent notre Société aux Archives départementales et au musée de Périgueux. Nos premiers présidents, le Dr Galy ( 1874-1887), Michel Hardy (1887-1892). pérennisés par M. et Mme Soubeyran, étaient conservateurs. Une salle du musée, nommément désignée dans les statuts (art. 5) fut le cénacle qui a protégé nos premières années. Dans ce vieux couvent des Augustins, dira le chanoine Prieur du haut de la chaire pour nos cinquante ans (B.S.H.A.P., p. 242).
Le secrétariat général - c'est un facteur de longévité, qu'on se le dise - fut tenu par les archivistes départementaux : R. Villepelet (1874-1924) près de cinquante ans ! Puis G. Lavergne (1925-1966) près de 41 ans !... M. Becquart a donné sa démission trop tôt. Nous avions et nous avons toujours besoin de la rigueur et de la justesse de son jugement. Il tint la plume de 1966 à 1984.
A l'instar d'autres sociétés jumelles, la nôtre pourrait avoir un musée conséquent. L'article 13 de nos premiers statuts de 1874 n'enjoint-il pas au "trésorier-archiviste" de conserver non seulement les bulletins mais aussi les manuscrits, les titres originaux, les antiquités, les oeuvres d'art, achetés ou reçus en don... A longueur des comptes rendus des séances, nous voyons les différents présidents remercier "les généreux donateurs" et préciser que le document ou l'objet offert à/ou transitant par la S.H.A.P. sera remis aux Archives ou au musée.
Les statuts de la Société historique et archéologique du Périgord du 1er mars 1874 (non assortis d'un règlement intérieur) resteront en vigueur jusqu'au 14 juin 1950, avec toutefois l'adjonction en 1907 d'un modique règlement intérieur créant le comité des publications. Il faudra attendre le 21 juin 1950 pour que notre bibliothèque trouve enfin une identité légale.
Comme un enfant, notre bibliothèque va grandir rapidement, à l'ombre de ses parents, sautillant d'une pièce à l'autre, d'une maison à l'autre, commençant à encombrer de ses joujoux l'endroit qui était imparti à notre Société, au sein du musée du Périgord (statuts de 1874), puis en 1888, le logement de Mlle Elise de Froidefond (B.S.H.A.P., 1890, p. 56), rue de la Nation, précise le trésorier en 1913 (B.S.H.A.P., p. 51). Il était temps de la mettre en pension et de créer pour elle le cadre rigide des étagères, en 1912 (B.S.H.A.P., p. 356). On lui offre tout de même un château - et pas n'importe
lequel - le château Barrière, aux murs ornés de portraits d'ancêtres. Elle y laisse son blason sur la cheminée. La main de fer dans un gant de velours, du chanoine Roux, va parfaire son éducation. Dotée par un professeur de la faculté de médecine de Lyon, elle est enfin prête à s'installer en 1937 dans ses luxueux appartements. Nous la connaissons envahissante dès sa naissance, elle n'a pas changé ! Elle est vorace aussi, réclamant un apport continu (c'est le secret de la jeunesse, dit-elle). Elle est jalouse, surveillant (le très près le moindre de ses biens. Ses serviteurs la savent aussi un tantinet tyrannique...
Nous savons les liens fraternels qui unissent notre Société aux Archives départementales et au musée de Périgueux. Nos premiers présidents, le Dr Galy ( 1874-1887), Michel Hardy (1887-1892). pérennisés par M. et Mme Soubeyran, étaient conservateurs. Une salle du musée, nommément désignée dans les statuts (art. 5) fut le cénacle qui a protégé nos premières années. Dans ce vieux couvent des Augustins, dira le chanoine Prieur du haut de la chaire pour nos cinquante ans (B.S.H.A.P., p. 242).
Le secrétariat général - c'est un facteur de longévité, qu'on se le dise - fut tenu par les archivistes départementaux : R. Villepelet (1874-1924) près de cinquante ans ! Puis G. Lavergne (1925-1966) près de 41 ans !... M. Becquart a donné sa démission trop tôt. Nous avions et nous avons toujours besoin de la rigueur et de la justesse de son jugement. Il tint la plume de 1966 à 1984.
A l'instar d'autres sociétés jumelles, la nôtre pourrait avoir un musée conséquent. L'article 13 de nos premiers statuts de 1874 n'enjoint-il pas au "trésorier-archiviste" de conserver non seulement les bulletins mais aussi les manuscrits, les titres originaux, les antiquités, les oeuvres d'art, achetés ou reçus en don... A longueur des comptes rendus des séances, nous voyons les différents présidents remercier "les généreux donateurs" et préciser que le document ou l'objet offert à/ou transitant par la S.H.A.P. sera remis aux Archives ou au musée.
Le legs Testut qui marquera un tournant dans notre histoire (B.S.H.A.P., 1925, P. 71) stipule entre autres : Les objets provenant desdites fouilles deviendront la propriété de la Société et seront déposés par elle au Musée départemental (Il nous lègue aussi le dolmen du Blanc, ainsi que de nombreux polissoirs). Les Archives sont l'enfant chéri de notre Société, qui sert de transit et remercie en leur nom "le généreux donateur". Elle va jusqu'à acheter des documents pour leur en faire cadeau, "avec un désintéressement dont on ne saurait trop la louer". Témoin , le fonds de 600 pièces des XIV` et XV` siècles, dont il faut lire l'inventaire (B.S.H.A.P., 1891, p. 379).
Pendant longtemps. S.H.A.P., Archives et Musée, "tripode" au service de la conservation du souvenir, n'eurent pas de cloisons très étanches.
Dans ce livret de famille, nous nous garderons bien d'oublier la Bibliothèque municipale. Mme Robin a tant et si bien travaillé pour nous. Et Jean-Pierre Bittard, notre co-bibliothécaire, n'a que le tort d'habiter trop loin ! En toute amitié, il faut bien le lui pardonner.
Dès 1874 et pendant de nombreuses décennies, s'accumulèrent uniquement les revues des sociétés savantes, tellement savantes que certaines de leurs pages ne sont pas encore découpées ! Faut-il pour cela les jeter aux orties ? Ce serait une erreur : nous allons inexorablement vers une informatisation généralisée, et dans quelques années, ces documents seront recherchés. Tout en dévoilant leur existence, il est prudent de les mettre en réserve (dans les pièces du second étage).
En 1884 (B.S.H.A.P., p. 360), notre président le Dr Galy, entame la litanie que nous n'avons pas fini d'entendre : La bibliothèque de la Société prend un tel développement qu'il devient difficile de la loger, tous les meubles cabinets et armoires sont pleins... déjà ! Il est vrai que le musée ne pouvait peut- être pas mettre une deuxième pièce à notre disposition. Michel Hardé propose de loger ces revues dans une salle de la bibliothèque de la ville (B.S.H.A.P., 1884, p. 360). Mais ce voeu pieux n'est pas repris dans les bulletins suivants.
Manque de place ! Puisqu'on ne peut pousser les murs, salle de réunion et bibliothèque essaiment en 1888 dans un immeuble loué à Mlle Froidefond. On respire quelque temps, peu de temps.
En 1903, M. Aublant soulève à nouveau la question de la bibliothèque dont on s'est occupé déjà plusieurs fois mais qui n'a jamais été résolue... Actuellement, personne ne sait exactement ce que contient noire bibliothèque et il est presque impossible de mettre la main sur le volume que l'on désire consulter sans tout déranger et perdre beaucoup de temps. Bien triste constat, qui va perdurer jusqu'en 1922, date à laquelle le chanoine Roux prend enfin les choses en mains, avec le rôle spécifique de bibliothécaire, qu'il gardera pendant sa présidence, sinon en titre, du moins en fait.
Les revues s'accumulent, mais arrivent aussi les dons prestigieux. En 1893 (B.S.H.A.P., p. 294), la bibliothèque de M. Hardy est donnée par sa fille Mme Ussel. Parmi tout le brouhaha élogieux et répétitif qui entoure le départ de chacun de nous, in pulverem reverteris, seules quelques lignes sont consacrées à ce don, sans inventaire aucun. Force est cependant de constater qu'il est nécessaire de chercher tout de suite un local où cette riche bibliothèque puisse être convenablement rangée.
Les "Mélanges" de M. Hardy ont rejoint, dans le n° 4 du plan, les "Mélanges- collationnés par Charles Desmoulin et offerts à notre Société dès 1879 par le vicomte de Gourgues. Ces deux très riches collections ont été répertoriées et fichées par le Dr Duverger.
En 1887 (B.S.H.A.P., p. 279), le fils du Dr Galy nous avait fait don des Congrès archéologiques et du Bulletin monumental parus jusqu'alors, et aussi et surtout des dessins de Léo Drouyn.
En 1912, nous nous installons confortablement dans la salle du château Barrière. Nos trésoriers, Féaux et Aublant, se saignent aux quatre veines pour fourniitures, étagères, 6 chaises d'occasion... Notre bibliothèque s'enrichit en 1919 (B.S.H.A.P., p. 265) du prestigieux et rarissime fonds Saint-Martin, en 1924 (B.S.H.A.P., p. 79) de la très remarquable bibliothèque de Mme de Montaigu.
S'il est vrai que nous ne trouvons pas "d'achat de livres" pendant une cinquantaine d'années, présidents, trésoriers, conseil d'administration ne se désintéressent pas pour autant de la bibliothèque.
Dès 1909 (B.S.H.A.P., p. 205), le marquis de Fayolle, après les lamentations d'usage sur l'état de la bibliothèque, fait voter le principe de la reliure des bulletins, les nôtres et ceux des autres sociétés. Le travail s'échelonnera sur plusieurs années (B.S.H.A.P.. 1908, p.61 ; 1901, p. 54 ; 1911, p. 52 ; 1912, p. 53 ; 1913, p. 54 ; 1914, p. 53 ; 1920, p. 62 ; 1921, p. 49 ; 1922, p. 51). Les relieurs sont Lavène, Bouty et Vincent. Cela nous vaut ces belles collections, faciles à consulter et à surveiller. Il est fort regrettable que nos prédécesseurs et nous-mêmes n'ayons pas fourni l'effort financier suffisant pour continuer cette tradition, quitte à faire réaliser des "encollés", moins chers, moins efficaces, mais satisfaisants pour des volumes consultés épisodiquement.
Nous arrivons à une période faste pour notre Société et sa bibliothèque
Pendant longtemps. S.H.A.P., Archives et Musée, "tripode" au service de la conservation du souvenir, n'eurent pas de cloisons très étanches.
Dans ce livret de famille, nous nous garderons bien d'oublier la Bibliothèque municipale. Mme Robin a tant et si bien travaillé pour nous. Et Jean-Pierre Bittard, notre co-bibliothécaire, n'a que le tort d'habiter trop loin ! En toute amitié, il faut bien le lui pardonner.
Dès 1874 et pendant de nombreuses décennies, s'accumulèrent uniquement les revues des sociétés savantes, tellement savantes que certaines de leurs pages ne sont pas encore découpées ! Faut-il pour cela les jeter aux orties ? Ce serait une erreur : nous allons inexorablement vers une informatisation généralisée, et dans quelques années, ces documents seront recherchés. Tout en dévoilant leur existence, il est prudent de les mettre en réserve (dans les pièces du second étage).
En 1884 (B.S.H.A.P., p. 360), notre président le Dr Galy, entame la litanie que nous n'avons pas fini d'entendre : La bibliothèque de la Société prend un tel développement qu'il devient difficile de la loger, tous les meubles cabinets et armoires sont pleins... déjà ! Il est vrai que le musée ne pouvait peut- être pas mettre une deuxième pièce à notre disposition. Michel Hardé propose de loger ces revues dans une salle de la bibliothèque de la ville (B.S.H.A.P., 1884, p. 360). Mais ce voeu pieux n'est pas repris dans les bulletins suivants.
Manque de place ! Puisqu'on ne peut pousser les murs, salle de réunion et bibliothèque essaiment en 1888 dans un immeuble loué à Mlle Froidefond. On respire quelque temps, peu de temps.
En 1903, M. Aublant soulève à nouveau la question de la bibliothèque dont on s'est occupé déjà plusieurs fois mais qui n'a jamais été résolue... Actuellement, personne ne sait exactement ce que contient noire bibliothèque et il est presque impossible de mettre la main sur le volume que l'on désire consulter sans tout déranger et perdre beaucoup de temps. Bien triste constat, qui va perdurer jusqu'en 1922, date à laquelle le chanoine Roux prend enfin les choses en mains, avec le rôle spécifique de bibliothécaire, qu'il gardera pendant sa présidence, sinon en titre, du moins en fait.
Les revues s'accumulent, mais arrivent aussi les dons prestigieux. En 1893 (B.S.H.A.P., p. 294), la bibliothèque de M. Hardy est donnée par sa fille Mme Ussel. Parmi tout le brouhaha élogieux et répétitif qui entoure le départ de chacun de nous, in pulverem reverteris, seules quelques lignes sont consacrées à ce don, sans inventaire aucun. Force est cependant de constater qu'il est nécessaire de chercher tout de suite un local où cette riche bibliothèque puisse être convenablement rangée.
Les "Mélanges" de M. Hardy ont rejoint, dans le n° 4 du plan, les "Mélanges- collationnés par Charles Desmoulin et offerts à notre Société dès 1879 par le vicomte de Gourgues. Ces deux très riches collections ont été répertoriées et fichées par le Dr Duverger.
En 1887 (B.S.H.A.P., p. 279), le fils du Dr Galy nous avait fait don des Congrès archéologiques et du Bulletin monumental parus jusqu'alors, et aussi et surtout des dessins de Léo Drouyn.
En 1912, nous nous installons confortablement dans la salle du château Barrière. Nos trésoriers, Féaux et Aublant, se saignent aux quatre veines pour fourniitures, étagères, 6 chaises d'occasion... Notre bibliothèque s'enrichit en 1919 (B.S.H.A.P., p. 265) du prestigieux et rarissime fonds Saint-Martin, en 1924 (B.S.H.A.P., p. 79) de la très remarquable bibliothèque de Mme de Montaigu.
S'il est vrai que nous ne trouvons pas "d'achat de livres" pendant une cinquantaine d'années, présidents, trésoriers, conseil d'administration ne se désintéressent pas pour autant de la bibliothèque.
Dès 1909 (B.S.H.A.P., p. 205), le marquis de Fayolle, après les lamentations d'usage sur l'état de la bibliothèque, fait voter le principe de la reliure des bulletins, les nôtres et ceux des autres sociétés. Le travail s'échelonnera sur plusieurs années (B.S.H.A.P.. 1908, p.61 ; 1901, p. 54 ; 1911, p. 52 ; 1912, p. 53 ; 1913, p. 54 ; 1914, p. 53 ; 1920, p. 62 ; 1921, p. 49 ; 1922, p. 51). Les relieurs sont Lavène, Bouty et Vincent. Cela nous vaut ces belles collections, faciles à consulter et à surveiller. Il est fort regrettable que nos prédécesseurs et nous-mêmes n'ayons pas fourni l'effort financier suffisant pour continuer cette tradition, quitte à faire réaliser des "encollés", moins chers, moins efficaces, mais satisfaisants pour des volumes consultés épisodiquement.
Nous arrivons à une période faste pour notre Société et sa bibliothèque
- en 1921, le chanoine Roux est nommé bibliothécaire ;
- en 1924, legs Testut ;
- en 1937, nous emménageons dans notre "hôtel", rue du Plantier. Le legs Testut mérite une étude spéciale, pour que perdure notre reconnaissance.
L'empreinte du chanoine Roux est non seulement sensible mais visible. C'est à lui que nous devons l'aménagement des locaux. Nous conservons le plan de la bibliothèque qu'il avait élaboré, au charme actuellement un peu désuet. Il continue bien sûr l'effort de ses prédécesseurs en matière de reliure. Mais surtout, comme nous le voyons apparaître dans les comptes des trésoriers successifs, il crée une rubrique nouvelle : "achat d'ouvrages". Nous ne retrouvons pas leur liste dans les archives, mais avec un oeil un peu exercé et reconnaissant, nous repérons facilement, sans même vérifier le colophon de l'ouvrage, les livres provenant de cette période. Il y en a beaucoup, et ils sont très consultés. Merci chanoine Roux, vous aviez l'authentique vue du bibliothécaire, une projection sur l'avenir. Vous avez fait comprendre à vos successeurs qu'une bibliothèque n'est plus un amoncellement d'ouvrages, ni même un outil de travail ponctuel, mais un capital utilisable par les chercheurs de tous les temps.
Vous aviez aussi une manie : de votre belle et lisible écriture, vous incorporiez des notes personnelles dans nombre d'ouvrages, les corrigeant, les complétant. Certaines de vos fiches comportent même une référence, bien que l'époque où vous viviez n'en fin pas une obligation. Vous saviez, et vous saviez beaucoup, et de grand coeur, vous donniez. Tradition orale, en quelque sorte, colligée par vos soins pour servir à d'autres. Les papiers qui nous restent sont religieusement laissés dans les livres où votre main les avait glissés, et nous font regretter que vous n'en ayez pas écrit beaucoup d'autres !
Nous avons aussi vainement recherché vos "papiers et notes" donnés en 1950 (B.S.H.A.P., p. 46) par le supérieur du grand séminaire... Exemple parmi tant d'autres d'un certain laxisme qui succéda à votre présidence, visà-vis de la bibliothèque. Elle n'avait même plus de responsable. Les comptes du trésorier signalaient bien parfois quelques sommes consacrées à l'achat de livres et documents, mais ce n'était que portion très congrue. Qu'importe, vous aviez donné à la Société et à sa bibliothèque une telle énergie cinétique que les "dons des auteurs" continuaient à affluer.
Depuis 1966, le poste de bibliothécaire est pourvu régulièrement. Ce qui nous valut un sérieux rangement de la photothèque par Renée Desbarats, Mme Ponceau et Marthe Marsac (B.S.H.A.P., 1970, p. 82 note).
Depuis 1981 Mme Rousset, avec la gentillesse et la compétence que nous lui reconnaissons tous, assume fidèlement sa tâche, déchargeant les bibliothécaires actuels du travail des salles de revues, des journaux, des statuts.
Nous entrons dans l'histoire contemporaine, et il est décent de laisser aux années futures le soin d'établir leur verdict.
Qu'il nous soit permis cependant de faire un bilan succinct. Tout au long de cet article, nous avons remarqué cette maladie congénitale de l'exiguïté des locaux, dont notre Société semble atteinte. Sa dernière manifestation porte sur la salle des réunions. Mais nous avons l'habitude de ses assauts. Déjà, la bibliothèque a colonisé quelques pièces du second étage et du sous-sol. Depuis peu, la salle Bélingard a été annexée, ce qui va permettre de parer d'abord au plus pressé, puis de continuer la réorganisation intégrale des locaux, descendant ou montant telle ou telle série, actuellement pas ou peu utilisée. Il était impossible, il y quelques mois encore, d'insérer le moindre tiré à part entre deux livres de certaines étagères. Au passage, nous voulons tranquilliser ceux qui, ayant l'habitude de voir les rayons entièrement garnis, pourraient éprouver une certaine angoisse devant des espaces provisoirement vides. Qu'ils ne s'inquiètent pas, pas un livre, pas une plaquette ayant franchi la deuxième porte de la bibliothèque n'en est sorti sans être au préalable dûment enregistré.
Autorisé par le conseil d'administration, aidé par le trésorier, ce travail de réorganisation, de création d'étagères, de transport de livres d'un point à un autre (le second, c'est haut !), est une besogne de frère convers, peu glorieuse, mais indispensable. Elle requiert hélas beaucoup de temps, qui serait mieux employé à la confection du fichier préparatoire à l'étape (le l'informatisation. Elle viendra en son temps. Ne nous pressons pas trop. Numquam ultimus, numquam primus, dit le vieil adage. L'élaboration du fichier sera longue, très longue, et son entretien continuel. Nous ne saurions assez remercier le Dr Duverger, M. Miquel, Mmes Robin et Mouillac, et actuellement M. Soubeyran, d'y avoir contribué.
Certes, depuis quelques années, schismes ou créations spontanées ne laissent plus à la S.H.A.P. le monopole qui était le sien. Un peu partout dans le département comme ailleurs, des associations dont les sigles contiennent toutes les lettres de l'alphabet, catalysent, et fort bien, le besoin de connaître de nos compatriotes, par des conférences et des sorties.
Des revues nouvelles paraissent, certaines de très haut niveau (et c'est normal. puisqu'y sont insérés bien des articles provenant de nos membres !). Des périodiques même nous livrent des pages mi vulgarisation mi documentation, qui atteignent un large public.
Tout cela n'a rien de surprenant, ni d'attristant. Le nombre croissant de nos adhérents correspond à ce même besoin collectif d'enrichissement intellectuel.
Notre Société a pour elle sa vitalité actuelle, l'héritage des noms prestigieux qui ont signé son Bulletin ou animé ses séances depuis plus de 120 ans. et la stabilité de sa bibliothèque, puissance unique et encore méconnue.
Différente et complémentaire des Archives départementales, elle se doit de s'enrichir sans cesse, prenant en compte les tendances actuelles, et s'efforçant humblement de prévoir celles de demain.
Pour cela, elle réclame l'appui chaleureux du conseil d'administration, c'est-à-dire de nous tous. et une cohésion parfaite entre ceux à qui elle est confiée. Ce qui est le cas actuellement.
Tâche immense, nécessitant du temps, et de l'argent. Une partie de nos cotisations est destinée à préserver et alimenter notre capital. Il est important que notre bibliothèque demeure considérée comme un des rouages vitaux de notre avenir.
Un jeune étudiant nous disait il y a peu " la bibliothèque a de beaux jours devant elle". Qu'il nous permette de rectifier sa phrase : notre société, avec ses réunions, son bulletin et sa bibliothèque a de très belles et longues années devant elle.
- en 1937, nous emménageons dans notre "hôtel", rue du Plantier. Le legs Testut mérite une étude spéciale, pour que perdure notre reconnaissance.
L'empreinte du chanoine Roux est non seulement sensible mais visible. C'est à lui que nous devons l'aménagement des locaux. Nous conservons le plan de la bibliothèque qu'il avait élaboré, au charme actuellement un peu désuet. Il continue bien sûr l'effort de ses prédécesseurs en matière de reliure. Mais surtout, comme nous le voyons apparaître dans les comptes des trésoriers successifs, il crée une rubrique nouvelle : "achat d'ouvrages". Nous ne retrouvons pas leur liste dans les archives, mais avec un oeil un peu exercé et reconnaissant, nous repérons facilement, sans même vérifier le colophon de l'ouvrage, les livres provenant de cette période. Il y en a beaucoup, et ils sont très consultés. Merci chanoine Roux, vous aviez l'authentique vue du bibliothécaire, une projection sur l'avenir. Vous avez fait comprendre à vos successeurs qu'une bibliothèque n'est plus un amoncellement d'ouvrages, ni même un outil de travail ponctuel, mais un capital utilisable par les chercheurs de tous les temps.
Vous aviez aussi une manie : de votre belle et lisible écriture, vous incorporiez des notes personnelles dans nombre d'ouvrages, les corrigeant, les complétant. Certaines de vos fiches comportent même une référence, bien que l'époque où vous viviez n'en fin pas une obligation. Vous saviez, et vous saviez beaucoup, et de grand coeur, vous donniez. Tradition orale, en quelque sorte, colligée par vos soins pour servir à d'autres. Les papiers qui nous restent sont religieusement laissés dans les livres où votre main les avait glissés, et nous font regretter que vous n'en ayez pas écrit beaucoup d'autres !
Nous avons aussi vainement recherché vos "papiers et notes" donnés en 1950 (B.S.H.A.P., p. 46) par le supérieur du grand séminaire... Exemple parmi tant d'autres d'un certain laxisme qui succéda à votre présidence, visà-vis de la bibliothèque. Elle n'avait même plus de responsable. Les comptes du trésorier signalaient bien parfois quelques sommes consacrées à l'achat de livres et documents, mais ce n'était que portion très congrue. Qu'importe, vous aviez donné à la Société et à sa bibliothèque une telle énergie cinétique que les "dons des auteurs" continuaient à affluer.
Depuis 1966, le poste de bibliothécaire est pourvu régulièrement. Ce qui nous valut un sérieux rangement de la photothèque par Renée Desbarats, Mme Ponceau et Marthe Marsac (B.S.H.A.P., 1970, p. 82 note).
Depuis 1981 Mme Rousset, avec la gentillesse et la compétence que nous lui reconnaissons tous, assume fidèlement sa tâche, déchargeant les bibliothécaires actuels du travail des salles de revues, des journaux, des statuts.
Nous entrons dans l'histoire contemporaine, et il est décent de laisser aux années futures le soin d'établir leur verdict.
Qu'il nous soit permis cependant de faire un bilan succinct. Tout au long de cet article, nous avons remarqué cette maladie congénitale de l'exiguïté des locaux, dont notre Société semble atteinte. Sa dernière manifestation porte sur la salle des réunions. Mais nous avons l'habitude de ses assauts. Déjà, la bibliothèque a colonisé quelques pièces du second étage et du sous-sol. Depuis peu, la salle Bélingard a été annexée, ce qui va permettre de parer d'abord au plus pressé, puis de continuer la réorganisation intégrale des locaux, descendant ou montant telle ou telle série, actuellement pas ou peu utilisée. Il était impossible, il y quelques mois encore, d'insérer le moindre tiré à part entre deux livres de certaines étagères. Au passage, nous voulons tranquilliser ceux qui, ayant l'habitude de voir les rayons entièrement garnis, pourraient éprouver une certaine angoisse devant des espaces provisoirement vides. Qu'ils ne s'inquiètent pas, pas un livre, pas une plaquette ayant franchi la deuxième porte de la bibliothèque n'en est sorti sans être au préalable dûment enregistré.
Autorisé par le conseil d'administration, aidé par le trésorier, ce travail de réorganisation, de création d'étagères, de transport de livres d'un point à un autre (le second, c'est haut !), est une besogne de frère convers, peu glorieuse, mais indispensable. Elle requiert hélas beaucoup de temps, qui serait mieux employé à la confection du fichier préparatoire à l'étape (le l'informatisation. Elle viendra en son temps. Ne nous pressons pas trop. Numquam ultimus, numquam primus, dit le vieil adage. L'élaboration du fichier sera longue, très longue, et son entretien continuel. Nous ne saurions assez remercier le Dr Duverger, M. Miquel, Mmes Robin et Mouillac, et actuellement M. Soubeyran, d'y avoir contribué.
Certes, depuis quelques années, schismes ou créations spontanées ne laissent plus à la S.H.A.P. le monopole qui était le sien. Un peu partout dans le département comme ailleurs, des associations dont les sigles contiennent toutes les lettres de l'alphabet, catalysent, et fort bien, le besoin de connaître de nos compatriotes, par des conférences et des sorties.
Des revues nouvelles paraissent, certaines de très haut niveau (et c'est normal. puisqu'y sont insérés bien des articles provenant de nos membres !). Des périodiques même nous livrent des pages mi vulgarisation mi documentation, qui atteignent un large public.
Tout cela n'a rien de surprenant, ni d'attristant. Le nombre croissant de nos adhérents correspond à ce même besoin collectif d'enrichissement intellectuel.
Notre Société a pour elle sa vitalité actuelle, l'héritage des noms prestigieux qui ont signé son Bulletin ou animé ses séances depuis plus de 120 ans. et la stabilité de sa bibliothèque, puissance unique et encore méconnue.
Différente et complémentaire des Archives départementales, elle se doit de s'enrichir sans cesse, prenant en compte les tendances actuelles, et s'efforçant humblement de prévoir celles de demain.
Pour cela, elle réclame l'appui chaleureux du conseil d'administration, c'est-à-dire de nous tous. et une cohésion parfaite entre ceux à qui elle est confiée. Ce qui est le cas actuellement.
Tâche immense, nécessitant du temps, et de l'argent. Une partie de nos cotisations est destinée à préserver et alimenter notre capital. Il est important que notre bibliothèque demeure considérée comme un des rouages vitaux de notre avenir.
Un jeune étudiant nous disait il y a peu " la bibliothèque a de beaux jours devant elle". Qu'il nous permette de rectifier sa phrase : notre société, avec ses réunions, son bulletin et sa bibliothèque a de très belles et longues années devant elle.